les artistes intervenantes

Laurence Verrier, 39 ans.

 

 Photographe et plasticienne, mon travail tend vers la performance.

Au cœur de ma recherche se trouve le thème de l’humain, de ses relations avec son corps, ses émotions, son univers intérieur, et avec l’autre, - personne, objet, environnement.

 

Au fur et à mesure de mon exploration, j’en suis venue à considérer l’expérience artistique comme un moyen de « s’éprouver », de se rapprocher de soi et de donner forme à ce qui nous anime. Je propose ainsi, à moi-même ainsi qu’à d’autres, des processus artistiques comme expériences de vie, d’introspection.

Mon attitude consiste alors à trouver les moyens d’amener la personne à être au plus prés d’elle-même et à laisser émerger une forme.

 

Le médium photographique est au centre de mon travail, mais celui-ci évolue de plus en plus vers la création et la mise en espace d’univers ; l’installation est donc de plus en plus interrogée, et photographies, films, éléments plastiques, sonores ou écrits se côtoient.

 

Depuis 7 ans, j’explore plus particulièrement la féminité, la mienne et celle d’autres femmes, dans la façon dont elle est vécue, intériorisée et extériorisée, par chacune et collectivement.

 

Principaux projets :

De 2001 à 2005 : Projet « le cercle des femmes ».

Rencontre avec cent femmes d’âges, d’origines géographiques et sociales différents, et réalisation de cent portraits. Création d’une exposition –évènement pour Mars 2005.

Partenaires : DRAC Rhône-Alpes, Ville de Lyon, Délégation Régionale aux droits des Femmes et à l’Egalité, FBSB Banking

 

Juin 2007 – Novembre 2007 : « La traversée » 

Création sur le territoire de Béthune(62) Résidence auprès d’un groupe de femmes atteintes du cancer du sein, et réalisation d’une exposition pour Octobre 2007

 Coproduction Ville de Béthune et Artois Comm.

 

« Singulières et plurielles » : réalisation du visuel et de la scénographie du spectacle-performance « Singulières et plurielles »

« Les robes émissaires » : une robe en 19 pièces, que des femmes se partagent ; ces pièces sont autant de supports d’expression, sur lesquels les femmes se racontent, déposent quelque chose de l’histoire féminine.

. Le but est de réunir une quinzaine de robes dans une exposition itinérante, exposition pouvant rendre compte un tant soit peu de l’histoire et de la créativité des femmes à travers le monde.

 

Mon expérience auprès des enfants malentendants me confronte à des êtres ayant un rapport à leur corps, au corps de l’autre, à l’autre-environnement très particulier ; ainsi, cela entre en résonnance avec mes préoccupations artistiques, et interroge ma propre manière d’être au monde et face à eux ; ces enfants me poussent à trouver en moi la créativité nécessaire pour répondre à leur sensibilité, à faire vivre cette créativité au quotidien.

 



Eugénie Curial, 34 ans.

Mon travail prend différentes formes, peintures, vidéos, photos, installations dans un seule et même logique : chorégraphier le quotidien.

De la même manière qu’on personnalise l’intérieur de sa maison, il y a dans mon travail une recherche d’appropriation du domestique.

Comment apprivoiser le quotidien et le rendre subjectif ? Mon corps est le médium de cette recherche de personnalisation.

 

Je suis confrontée à mon corps dans ce qu’il  est capable d’offrir et de recevoir, avec ses limites et ses dépassements, sa souplesse, sa rigidité, son évolution constante qui me montre que je suis à chaque instant différente.

Je confronte mon corps aux objets et aux pensées domestiques.  Ils sont comme des obstacles à surmonter.

L’objet m’entoure et me dicte la conduite à tenir : prendre une chaise et s’assoir, prendre une éponge pour nettoyer, prendre un livre dans ses mains pour le lire, prendre un jean et l’enfiler…

Je détourne l’utilité finale des objets, sans jamais occulter ce pour quoi ils sont fait ou de quoi ils sont composés (un pansement sera toujours pour protéger une plaie)

En modifiant ces objets, je modifie aussi la gestuelle qui les accompagne, ainsi que  la partie du corps avec laquelle ils sont d’ordinaire en contact (des éponges deviennent jupe).

 Cet objet devenu autre m’oblige ainsi à modifier mon comportement. Je dois réorienter son usage pour lui offrir une nouvelle pensée. Un peu comme lorsqu’on apprend une langue étrangère dont l’alphabet, quoiqu’identique, offre en plus d’une organisation différente une pensée différente.

J’engage mon corps dans une danse avec ces objets où il s’agit de faire semblant de tomber sans jamais le faire.

 Ainsi, je recrée un état sauvage dans  un monde imaginaire que je construis  jour après jour.

 

 L’expérience avec  les enfants sourds  ouvre sur une catégorie d’êtres qui perçoivent

 le monde essentiellement par le corps et le regard. Mon engagement avec eux consiste à leur présenter l’objet  artistique  comme médium d’une expression propre et singulière. Eux me font découvrir en plus de leur imaginaire d’enfant, les multiples angles de vue et une approche  différente de ce qui nous entoure.

 


 

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